mardi 15 mars 2016

....Une Vie Ordinaire...

 
 
 
 
 


Je suis né dans une mansarde
d’où l’on entendait le matin
des laitiers qui drelin drelin
réveillaient les biberonneuses.
Ici naquit Georges Machin
qui pendant sa vie ne fut rien
et qui continue Il aura
su tromper son monde en donnant
quelques fugitives promesses
mais il lui manquait c’est certain
de quoi faire qu’on le conserve
en boîte d’immortalité.
 
Prendre l’air était son métier.
 
 







Ah mettez-nous donc du Mozart
ou du Webern dernier sorti
On m’a invité je suis là
entre deux cuisses féminines
On parle beaucoup et Webern
qui n’est déjà pas très bruyant
fait musique d’ameublement
Mais on aime cette musique
le dernier cri si l’on peut dire
des gens au fait qui savent tout
les autres n’y comprenant gouttes
Passez-moi du caviar ma chère
comme il fait doux ici
                                          Mozart
a si mal vécu de son art
c’est dégoûtant
                             Vous avez lu
le dernier roman à paraitre
il est comme ci  comme ça
Et vous – c’est à moi qu’on s’adresse –
qu’en pensez-vous Vous êtes là
comme si vous étiez ailleurs
Vous avez l’air je m’excuse
de vous foutre de tout Alors
que tant d’humains dans ce bas monde
souffrent et meurent mais la mort
ni la souffrance ne vous touchent
c’est très beau d’aimer Mallarmé
Lazur lazur
                       O coup de dés
n’aboliras-tu le hasard
qui me fit supporter ces gens
qui tournent l’amour en salade
et le mangent l’agrémentant
d’autres mets plus huppés Malade
ils me rendaient et sois béni
toi que j’ignore qui m’a mis
loin de leurs fades servitudes
Car j’allais jusqu’à te défendre
cher Mallarmé dans ces salons
qui ressemblent si peu au tien
Mieux vaudrait s’en doute se taire
c’est difficile Mais la terre
aura raison de tout cela.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.