Je suis né dans une mansarde
d’où l’on entendait le matin
des laitiers qui drelin drelin
réveillaient les biberonneuses.
Ici naquit Georges Machin
qui pendant sa vie ne fut rien
et qui continue Il aura
su tromper son monde en donnant
quelques fugitives promesses
mais il lui manquait c’est certain
de quoi faire qu’on le conserve
en boîte d’immortalité.
Prendre l’air était son métier.
Ah mettez-nous donc du Mozart
ou du Webern dernier sorti
On m’a invité je suis là
entre deux cuisses féminines
On parle beaucoup et Webern
qui n’est déjà pas très bruyant
fait musique d’ameublement
Mais on aime cette musique
le dernier cri si l’on peut dire
des gens au fait qui savent tout
les autres n’y comprenant gouttes
Passez-moi du caviar ma chère
comme il fait doux ici
Mozart
a si mal vécu de son art
c’est dégoûtant
Vous avez lu
le dernier
roman à paraitre
il est comme
ci comme ça
Et vous – c’est
à moi qu’on s’adresse –
qu’en
pensez-vous Vous êtes là
comme si
vous étiez ailleurs
Vous avez l’air
je m’excuse
de vous
foutre de tout Alors
que tant d’humains
dans ce bas monde
souffrent et
meurent mais la mort
ni la
souffrance ne vous touchent
c’est très
beau d’aimer Mallarmé
Lazur lazur
O coup de dés
n’aboliras-tu
le hasard
qui me fit
supporter ces gens
qui tournent
l’amour en salade
et le
mangent l’agrémentant
d’autres
mets plus huppés Malade
ils me
rendaient et sois béni
toi que j’ignore
qui m’a mis
loin de
leurs fades servitudes
Car j’allais
jusqu’à te défendre
cher Mallarmé
dans ces salons
qui ressemblent
si peu au tien
Mieux
vaudrait s’en doute se taire
c’est
difficile Mais la terre
aura raison
de tout cela.
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